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Emploi, formation et financement dans les EPN
Rencontre organisée par PING à la Cyberbase du Pays Marollais le 25 février 2014.
Accueillis par les membres de PING, le responsable de la Cyberbase et le maire de Marolle-les-Braults (très intéressé par les questions de fibre optique et de préservation de nos forêts…), la journée s'est déroulée dans une ambiance conviviale et a permis des échanges riches. Ceux-ci se sont concentrés autour de trois thèmes (voir le programme) : le dispositif des emplois d'avenir ; la formation de FabLab Manager ; la plate-forme espagnole de financement participatif Goteo.
Avant de démarrer Thomas Bernardi de PING rappelle les trois pistes explorées par l'association (avec un filtre à la Malvina d'Artefacts ça fait) :
- les transformations structurelles et sociales apportées par l'usage du numérique ;
- les enjeux de l'appropriation des technologies par le plus grand nombre ;
- les logiciels libres : regarder, comprendre comment, de quoi et pour quoi ils sont faits…
Il rappelle aussi le rôle d'animation régionale (Pays de la Loire) des lieux de médiation numérique qui leur a été confié par la Région… (cf. Parcours numérique).
Puis il est question du…
dispositif visant la création des 2000 emplois d'avenir numériques
Une stratégie nationale d'appui et de ressources a été mise en place. Elle s'appuie sur une coopération interrégionale et la définition de pôles (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire et Région Centre en ce qui nous concerne). Ces emplois d'avenirs seraient encadrés par des tuteurs (animateurs d'EPN), mais seraient aussi parrainés par des acteurs du secteur marchand afin d'élargir les débouchés à l'issue du contrat emploi d'avenir. Le DLA (dispositif local d'accompagnement) est aussi censé jouer un rôle dans la mise en oeuvre de ces emplois et leur pérennisation. On peut se reporter aux contenus déjà existants à ce propos :
- ou encore le site de Net Public
… et se reporter à la page des six nouveaux métiers pour la liste des métiers en question.
Il existe encore très peu d'emplois pourvus (2 ou 3 selon les participants). Plusieurs questions sont soulevées :
- la difficulté pour les animateurs multimédias des EPN d'encadrer ces emplois d'avenir, d'accompagner de jeunes “décrocheurs” vers le recul et l'acquisition des compétences nécessaires pour travailler dans ces métiers
- la pertinence de la discrimination territoriale (ZUS / non ZUS et rapport au niveau de qualification accepté)
- l'adéquation entre ces métiers et les missions actuelles des EPN
- la formation des animateurs multimédias
- les tiers-lieux (EPN, FabLab, Hacker Space…) comme cadre plus large pour la mise en oeuvre de ces emplois » pour mettre de l'eau à notre moulin un article de NetPublic à ce sujet
Il est ensuite question de…
la formation de FabLab Manager
Richard de Logu, directeur de l'association BUG, de Rennes, présente quelques-unes des actions de l'association :
- création du LabFab avec l'école des Beaux-Arts de Rennes et la Région Bretagne
- animation, confiée par la ville de Rennes, des EPN (d'abord 3, aujourd'hui 17) ; depuis 2009 accompagnement vers une transformation des missions et diversification des activités, notamment la fabrication numérique ; équipement en imprimantes 3D, kit Makey Makey, LittleBits… formation des animateurs
- création d'un MOOC financé par la Région Bretagne, pour la formation de FabLab Manager avec Baptiste Gautier, maître de conférence à l'Université (pas encore en ligne…)
- création de 20 fiches pour l'animation d'ateliers à mettre en oeuvre dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires ; à chaque activité est associée un enjeu pédagogique (exemples : sensibilisation au droit à l'image, contribution aux communs…) ; formation des animateurs
- exemples d'activités :
- modélisation 3D
- littlebits.cc
- imprimantes 3D
- wiki Rennes
- …
Un des objectifs de ces actions est l'augmentation des compétences des animateurs multimédias qui peuvent devenir ainsi des animateurs du développement territorial par conséquent contribuer à la diversification des activités des EPN et à la transformation de leur mission.
Un dispositif semble plus difficile à mettre en oeuvre : celui des InfoLab malgré le fait que la ville de Rennes soit pionnière dans la libération des données publiques. Il manquerait selon Richard de Logu une “Sunlight Foundation” pour financer le développement de logiciels qui permettent de rendre plus accessible la transformation de ces données. Il donne cependant un exemple concernant la musique, domaine de prédilection des Rennais (voir musigraphe.fr).
Enfin, nous échangeons autour de… (alors que d'autres vont participer à un atelier Rasberry)
la plate-forme espagnole de crowdfounding et de crowsourcing, GOTEO
Julien Bellanger de PING présente la plate-forme GOTEO portée par l'association Platoniq. Sa particularité tient au fait qu'elle ajoute le crowdsourcing au crowdfunding et accompagne des projets qui contribuent aux biens communs et adhèrent aux principes de l'open source. Les projets accueillis sur la plate-forme peuvent bénéficier de plusieurs campagnes et intégrer les apports immatériels des contributeurs. Plutôt que de suivre une organisation centralisée, Platoniq préfère mettre en place des “nœuds” qui sont gérés par des associations implantées à des niveaux régionaux. C'est selon cette perspective du local que PING réfléchit (avec d'autres) à la pertinence de créer un nœud français. Elle a déjà contribué, lors d'un workshop, à traduire une partie du site en français (voir le manuel en ligne).
La question est posée de l'intérêt de s'associer collectivement à une grosse plate-forme qui rayonne sur un plan international, de créer un noeud français de Goteo ou de recréer une plate-forme à partir du code source mis à disposition par Goteo.
Cette question en entraîne d'autres :
- les projets soutenus reposent-ils sur des communautés d'usagers et d'inter-connaissance locaux ? Pourraient-ils de ce fait, se satisfaire d'une plate-forme de rayonnement régional ? Ont-ils une portée plus large qui justifie le choix de plate-formes de financement de plus large envergure ?
- développer une plate-forme de financement participatif peut-il/doit-il servir de palliatif à la baisse des financements publics (ou même l'encourager) ?
- n'est-il pas envisageable de retourner le problème en imaginant qu'elle soit un outil pour penser de nouveaux modes de financements des collectivités, en contribuant à la co-construction des choix des projets à financer par les collectivités (cf. l'exemple de la plate-forme créée par la région Auvergne via Ulule ou les appels à projets lancés par les collectivités sur GOTEO, avec le principe 1 euro contribué = 1 euro financé par la collectivité) ?
- de façon très indirecte mais qui mérite réflexion : comment éviter l'écueil du retour à un “vote censitaire”, soit le droit de vote pour celui qui justifie d'un apport financier à la collectivité ? d'où l'intérêt du crowdsourcing, soit les apports immatériels, et le travail de mobilisation de groupes pour contribuer à des projets…
Tout reste à penser et à construire…!
Prochaine rencontre le 1er avril à Saint-Nazaire : "Pratiques artistiques et médiations numériques"