L'une de ces enquête a été menée par une étudiante en sociologie, en 2008 : “Enquête sur les pratiques de loisirs des jeunes collégiens en quartiers CUCS de l'agglomération tourangelle” (Patricia Gonzales Almeida sous la direction de Sylvette Denèfle, Université François Rabelais, Tours). Elle concerne principalement les représentations que des collégiens se font de leurs pratiques culturelles dans des collèges classés ou non en ZEP. Dans le domaine des nouvelles technologies, l'enquête montre que :
Ce mémoire d'études fait également des propositions pour travailler sur la diversification des pratiques culturelles de manière générale et la valorisation de pratiques perçues par les adolescents comme non légitime (notamment chez les garçons) :
Un autre projet d'enquête a été réalisé par le réseau Information Jeunesse Indre-et-Loire, “Jeunes et Multimédias” en 2010. Il a donné lieu à la construction d'un questionnaire donné à des collégiens. Des ateliers de prévention sur les usages de facebook et une conférence avec les professeurs et les parents a fait suite à ce travail d'enquête, sur le quartier de l'Europe. Dans ce cas précis d'enquête, le processus d'enquête en lui-même pour les effets immédiats sur les actions mises en place par les professionnels était plus important que les résultats de l'enquête qui n'ont pas fait l'objet d'une valorisation.
L'objectif général de l'accompagnement collectif était de permettre aux associations oeuvrant pour la politique de la ville d'appréhender l'outil numérique comme un moyen de générer de la participation, de la collaboration mais aussi de valoriser leurs actions. La phase d'enquête devait permettre d'attirer l'attention et de sensibiliser sur l'intérêt du sujet, nouveaux pour nombre d'acteurs associatifs. L'enquête et l'accompagnement devaient donc servir à produire des données afin de :
La synthèse des difficultés dont font état les acteurs qui ont répondu au questionnaire et qui ont suivi les journées d'accompagnement fait apparaître quatre types de problèmes récurrents :
des compétences particulières car il ne suffit pas de connaître les outils, il faut aussi être pédagogue et avoir conscience de l'éventuelle portée sociale de l'usage de ces outils ; la capacité à se tenir informé de l'évolution des outils et de leurs usages, à mettre en place une veille dans ce domaine ;
Les principaux facteurs facilitants identifiés dans l'étude pour contourner ces problèmes ou envisager plus facilement des solutions :
Une des priorités de la Région Centre se porte en 2015 sur le numérique éducatif. L'outillage des classes et la création d'un Observatoire des usages du numérique éducatif (http://www.obs-educentre.fr/) laisse entrevoir l'émergence de nouvelles pratiques dont on ne sait pas encore si elles modifient réellement le rapport des élèves à leur parcours d'apprentissage et aux savoirs. Le projet de développer un réseau de tiers-lieux parmi lesquels des fablab, afin qu'ils puissent être à la fois des lieux d'innovation technologique et économique, et des espaces de transmission et d'échange de savoir-faire est aussi en cours via un appel à projets lancé par le GIP RECIA en début d'année 2016. Une grande majorité des initiatives recensées dans le cadre du recueil d'initiative impulsé par Villes au Carré se concentre (dans le contexte spécifique des quartiers prioritaires de la politique de la Ville) dans les domaines de l'éducation et de la culture (22 sur 43 répertoriées). Viennent ensuite des actions qui relèvent de la citoyenneté et de l'accès au droit (8 sur 43), de l'insertion et de l'emploi (8 sur 43). Dans les domaines spécifiques de l'éducation et de la médiation, on peut distinguer plusieurs types d'actions :
Si l'on considère les différentes actions du point de vue des usages qu'elles mettent en jeu et non uniquement selon un angle thématique (culture, éducation, insertion, citoyenneté…), la part la plus importante des actions vise la formation individuelle aux outils informatiques, à la navigation sur internet ou aux nouvelles procédures de l'e-admnistration, des différents publics accueillis dans les structures, que se soit des ateliers tout public, en direction de la jeunesse ou de demandeurs d'emploi (15 initiatives sur 43 identifiés). Elles sont suivies par des actions d'éducation ou de prévention à l'usage des réseaux sociaux et aux médias. Des actions plus créatives sont à noter dans le domaine des arts numériques et du multimédia, voire de la fabrication numérique. Ces actions relèvent davantage de l'exploration et de l'expérimentation et privilégient des méthodes de co-apprentissage et d'auto-apprentissage. Enfin, quelques projets s'appuient sur des outils numériques et des usages collaboratifs et visent la participation du plus grand nombre, et des habitants des quartiers en particulier. Ils ont pour ambition d'encourager et de faciliter les coopérations entre acteurs aux statuts et aux compétences diverses (y compris les acteurs sociaux que sont les habitants des quartiers).
Ces préconisations qui trouvent leur source dans les échanges entre porteurs de projets lors de deux journées de rencontres organisées par Villes au Carré (18 mars et 5 juin 2015) ensuite reformulées dans le cadre du rapport remis à Villes au Carré, ont été un point de départ pour le présent travail.